Premières rencontres interdisciplinaires sur le Travail Animal (8/9 avril 2016)

Cette rencontre, organisée dans le cadre du projet ANR COW, avait lieu à AgroParis Tech.

ICI le programme 🙂

J’étais très heureuse de pouvoir aller à une conférence sur un thème qui m’intéresse tout particulièrement : le travail animal. En effet, préparant mon projet de thèse et mon futur professionnel sur les bienfaits de l’animal sur la santé humaine, la question du statut de l’animal me préoccupe beaucoup.

Je suis donc allée à cette conférence avec une forte soif d’apprendre. Les différents intervenants m’ont appris beaucoup de choses, par exemple sur le rôle des chiens de berger qui est peu connu des parisiens comme moi !

Ce qui m’a le plus marquée dans cette conférence était le lien homme-animal indispensable au travail de l’animal. En effet, le travail de l’animal n’existe pas sans l’humain et il ne peut être qualité s’il n’y a pas une confiance mutuelle entre les 2 protagonistes ! Que ce soit chez les chiens policiers, les chiens de l’armée, les chiens d’assistance, les chiens de berger et … en thérapie assistée par l’animal.

(Oui, le chien était l’animal mis en avant pendant les différentes présentations même si certaines ont dévié sur d’autres animaux comme les chevaux ou les éléphants.)

Cependant, il y a eu selon moi 2 grosses limites pendant cette conférence, liées à mon éthique personnelle :

  • Certains ont parlé des animaux de cirque, d’élevage et de parcs aquatiques mais pour moi on ne peut parler de travail animal dans ces 3 cas. En effet, il y a une controverse énorme actuellement avec une mise en avant de la maltraitance des animaux de cirque et de parcs aquatiques qui sont conditionnés et élevés dans des conditions atroces donc je pense que ça n’a pas du tout sa place à une conférence. Pour les animaux d’élevage c’est pareil, pour moi ce n’est pas du travail mais de l’exploitation pour le plaisir égoïste de l’humain….
  • Ensuite, beaucoup de questions ont été soulevées pendant cette rencontre et cela était très intéressant mais peu de solutions ont été abordées. En effet, si on reconnaît le travail de l’animal, il faut le réglementer. On ne peut par exemple cautionner des méthodes d’éducation coercitives que ça soit pour les chiens d’assistance ou les chiens policier/de l’armée. Vu les services qu’ils rendent à l’humain, la moindre des choses est de leur assurer le bien-être. Seule K. Coulter qui travaille au Canada s’est intéressée à ce point en rappelant que le rôle de l’humain est de respecter les besoins et désirs de l’animal avec qui il travaille et d’assurer sa protection. Elle bosse actuellement sur les réglementations qu’on pourrait mettre en place.

Je ne résumerais pas chaque intervention puisqu’elles se recoupent beaucoup. Je pointe juste quelques aspects qui m’ont marquée.

  • J’ai particulièrement aimé le terme de « collectif de travail interspécifique« utilisé par E. Lécrivain pour évoquer le travail du chien de berger et la nécessité de règles de coopération implicites entre l’humain et son chien dans ce travail. Les ajustements mutuels sont indispensables autant dans cette pratique que dans les autres « métiers du chien » puisque les 2 compères arrivent chacun avec un bagage, un tempérament, des attentes et des compétences différentes. L’idée qu’il n’y a pas que le chien qui doit s’adapter et très intéressante et met en avant la nécessité à l’humain de connaître le comportement animal dans sa globalité ainsi que les spécificités de celui avec qui il travaille.
  • L’animal comme rôle de second est également intéressant. En effet, il n’est pas juste un outil mais plutôt un collègue à 4 pattes, un bras droit. Cela veut donc dire qu’on le place à l’égal de l’homme. Ainsi, comme tout employé, il doit donc avoir des bénéfices de son travail et là intervient donc la question de la règlementation !
  • À l’armée, l’intervention de G. Mainix a pointé un aspect assez surprenant dont je ne doutais pas : les binômes humain-chien sont régulièrement changés et j’avoue ne pas trop comprendre car pour moi il est hyper important de connaître par coeur son partenaire dans ce type de métier… De plus, elle a évoqué le fait que l’apprentissage se fasse sur le jeu dans l’objectif d’avoir un chien équilibré. cependant, on sait très bien que l’armée a encore des progrès à faire sur les méthodes qu’elle utilise et sur l’évaluation du bien-être des chiens. En effet, beaucoup ne peuvent partir tranquillement en retraite car ils sont trop conditionnés à l’agressivité………..
  • Le rôle du chien d’assistance est assez dingue et j’avoue avoir était surprise de tout ce qu’ils font. En effet, ils sont responsables de leur humain et donc on leur demande à la fois d’être obéissant et de pouvoir proposer des initiatives donc de désobéir. Le chien doit donc être hyper attentif à tout et savoir quand il doit être autonome.

Voilà voilà

N’hésitez pas à m’envoyer un message si vous voulez plus de détails sur une des présentations !