- Définition : un comportement volontaire exprimé de manière répétée dans des situations bénignes, qui diffère du comportement fonctionnel connexe (Burghardt, 2005) et qui s’accompagne d’un état affectif positif (Bateson, 2014).
- Les nombreux types de jeu peuvent avoir des fonctions différentes et cela va varier selon l’espèce, l’âge, l’environnement et le statut reproductif ou social.
- Différences entre les races dans les préférences pour le jeu avec comme gagnants les labradors et golden retriever
- Différences avec l’âge : le jeu est plutôt infantile
- Préférences des chiens d’une façon générale pour jouer avec des chiens de même gabarit et du sexe opposé
Dans les recherches sur la fonction du comportement de jeu, une étude s’est intéressée à explorer la fonction du jeu à travers 4 domaines :
- Le développement des compétences motrices et une amélioration des capacités et des performances anatomiques ou physiologiques –> par exemple, l’apprentissage de l’inhibition de la morsure
- L’entrainement pour l’imprévu (training for the unexpected) –> Le jeu est censé fournir une préparation physique et mentale pour une réponse comportementale flexible à des événements inattendus futurs.
- Cohésion sociale –> le jeu existe pour renforcer les relations sociales, en améliorant les chances de survie et de reproduction au sein d’un groupe socialement cohésif. Le jeu augmenterait la familiarité entre les individus, renforce les relations ou réduit les interactions agonistiques
- Jouer comme un sous-produit des processus biologiques –> le jeu pourrait être dû à une stimulation environnementale insuffisante, à un excès d’énergie, à un comportement déplacé ou à une sélection artificielle.
Cette vision multidimensionnelle du jeu implique que l’expérience précoce, l’histoire de vie antérieure et le contexte de l’interaction définissent l’association entre le jeu et le bien-être.
- Le jeu correspond donc à un indicateur de bien-être positif puisqu’il ne met pas en danger la santé physique (tant qu’on est dans du jeu adapté), il est auto-récompensant donc générateur d’émotions positives, et répond aux besoins physiques, cognitifs et sociaux des chiens.
Jeu seul
- Le jeu individuel consiste généralement à jouer avec des objets, qui peuvent servir de substitut approprié à d’autres comportements en l’absence de stimuli externes, par exemple en poursuivant un jouet au lieu d’une proie (Morris, 1964 ; Dawkins, 1998).
- Grâce au développement des capacités motrices ou à l’entraînement à l’imprévu, ce type de jeu pourrait améliorer les capacités physiques et cognitives d’un individu, et donc son bien-être. En plus, comme on l’a dit le jeu est autorécompensant (VanderSchuren et al. 1997).
- MAIS le jeu individuel fréquent chez les chiens, qui représentent une espèce sociale, pourrait cependant être un indicateur de mauvais bien-être, suggérant une tentative de faire face à un environnement peu stimulant ou d’éviter les interactions sociales avec les congénères. C’est aussi le cas si le jeu individuel est le seul type de jeu auquel le chien a accès.
Jeux intraspécifiques
- On a plusieurs types de jeux entre chiens : Jeu de la bagarre, course, échange de jouets. Toutes ces formes de jeux peuvent être très cool si elles sont cools pour les 2.
- Le jeu de la bagarre est le plus typique. Il est top si on est dans un endroit espacé, que les chiens peuvent éviter l’interaction si besoin et non fermé ça peut être super, en endroit clos ça peut vite dégénérer.
- La course aussi, les chiens qui commencent à se courser pendant une balade en libre en forêt c’est le top, attention je ne dis pas un chien qui en course un autre qui n’a pas envie.
- –> Si c’est positif, souvent vous verrez des échanges entre celui qui course l’autre et celui qui se fait courser.
- Et il y a les jeux avec un objet, souvent un chien va prendre un jouet et venir narguer l’autre en mode vas-y prends le, là aussi ça doit s’alterner. Et on fait extrêmement attention si on a un chien qui fait de la protection de ressources.
- En intra, on a aussi le playbow qui vise à calmer une interaction possiblement pas cool ou continuer le jeu en attirant leur partenaire dans une interaction synchrone ou de fuite et de poursuite (Byosiere et al., 2016).
- Cependant, les chiens qui initient le jeu ou gagnent plus souvent des sessions de jeu sont plus susceptibles d’être agressifs pendant le jeu ou d’être signalés comme tels.
- L’auto-handicap est un phénomène observé lors de jeux entre deux chiens (Ward et al., 2008), qui implique que les individus se placent en situation de désavantage. Cela pourrait permettre de répéter des comportements imprévisibles rencontrés lors de nouvelles interactions sociales. Ça c’est hyper important pour dire qu’un jeu est adapté.
Dans l’ensemble, le jeu intraspécifique chez les chiens semble améliorer leur bien-être, à condition qu’ils soient suffisamment exposés à d’autres chiens à l’âge juvénile, qu’ils soient morphologiquement capables de communiquer leurs intentions et que l’interaction ne dégénère pas en véritable agression ou compétition.
Jeux interspécifiques
- Il peut être utile ici de faire une distinction entre le jeu interspécifique direct, où une personne et un chien jouent physiquement ensemble, et le jeu interspécifique indirect, où humain et chien jouent avec un jouet.
- Il est possible que le jeu indirect réponde à des motivations qui ne sont pas satisfaites par le jeu direct (par exemple, le comportement de type prédateur, le mordillement ou le jeu de destruction).
- Les chiens sont motivés pour jouer avec les humains et on a constaté que ceux qui bénéficient d’un contact humain, y compris le jeu, ont des niveaux de stress moins élevés (Coppola et al., 2006).
- La motivation du jeu entre humains et chiens est différente de celle du jeu entre chiens.
- Les chiens préfèrent jouer avec une personne familière (Prato-Previde et al., 2003 ; Kerepesi et al., 2015)
- Le jeu augmente la familiarité, renforce leur relation et peut réduire les interactions agonistiques, mais cela nécessite une étude plus approfondie.
- Il a été suggéré que le jeu utilisé comme un indice pour renforcer une réponse souhaitée pendant l’entraînement peut améliorer le bien-être en suscitant l’anticipation (Boissy et al., 2007).
- Certaines interactions homme-chien décrites comme des jeux pourraient augmenter le stress, et ne répondraient donc pas à notre définition du jeu. Horváth et al. (2008) ont constaté que lorsqu’un chien et son humain s’amusaient avec un jouet à tirer, le cortisol augmentait si cette interaction était accompagnée de commandes, mais diminuait lorsque le jeu était plus spontané.
