Encore une fois quand on parle de morsures, c’est important d’en parler pour faire de la prévention ET de savoir gérer l’après car pour le chien victime on va avoir des dégâts physiques mais aussi des risques d’associations négatives et pour le chien attaquant on peut avoir des méchantes conséquences avec un renforcement dans ses comportements d’agression mais aussi des euthanasies.
Si votre chien est réactif ou a un problème de gestion de ses émotions quelconque avec ses congénères, l’écoute d’un podcast ne résoudra pas le problème. Il faut que vous voyiez un éduc en méthode réellement positive et bienveillante et de préférence spécialisé dans la réactivité congénères. En utilisant des méthodes coercitives, je rappelle qu’on peut faire taire un comportement mais pas le symptôme, donc si vous apprenez juste à votre chien à ne pas réagir, il va se transformer en cocotte-minute et le jour où il explose, ça ne sera vraiment pas joli.

Facteurs de risque

Dans une étude italienne datant de 2020, on a plutôt des agressions offensives entre chiens, alors qu’elles sont plutôt défensives envers les humains.
Dans cette même étude on a une prévalence de mâles entiers sur les autres catégories (60%); On ne rentrera pas dans le débat sur la castration et les effets sur le caractère du chien car je ne suis pas véto, je n’ai pas d’avis à donner là-dessus, mais voilà les résultats de cette étude. ; d’ailleurs cette prévalence de mâles entiers n’est pas présente dans une autre étude
Concernant l’âge, 5-9 ans plus importante catégorie (40%). Une autre étude évoque des morsures intra chez les vieux chiens qui pourrait être lié aux douleurs.
Dans la majorité des études, et je l’ai déjà dit, il n’y a pas de race qui ressort.
On retrouve certains facteurs associés à l’agressivité comme le fait d’être hébergé avec d’autres chiens (foyer multi-chiens) et à un faible niveau d’exercice (moins d’une promenade par jour ou pas de promenade du tout). Ces résultats vont plutôt dans la direction qu’au-delà des caractéristiques des chiens, c’est la gestion du propriétaire qui est l’élément important de la prévention.
Les chiens développent des comportements par apprentissage dans des contextes spécifiques, plutôt que l’agressivité soit une caractéristique générale des individus
Dans le même foyer : L’agressivité envers les autres chiens du foyer était associée à l’augmentation de l’âge du chien, à l’utilisation de techniques d’éducation par punition positive/renforcement négatif et à la participation à des cours de ring.
En ce qui concerne les agressions envers les chiens à l’extérieur du foyer, le comportement était 2,5 fois plus probable lorsque les propriétaires utilisaient des méthodes d’éducation coercitives. Cependant, comme ces associations sont des corrélations, il est impossible de faire des interprétations causales. Il se peut que l’utilisation de ces techniques augmente le risque de comportement agressif chez les chiens, mais il est également possible que l’apparition de comportements agressifs incite les propriétaires à recourir à des méthodes d’éducation basées sur la punition positive et le renforcement négatif.

Importance de la socia

Dans l’épisode 17, on a déjà parlé de l’importance d’une bonne socia. Que la socia et la familiarisation doivent être progressives et positives, sinon on est à risque de faire des associations négatives.
Les chiens acquis en animalerie, en ligne ou par l’intermédiaire d’amis ou de la famille étaient plus susceptibles d’être agressifs que ceux recherchés auprès d’éleveurs professionnels.
Le fait de provenir d’un refuge était associé à un risque 2,4 fois plus élevé d’agressivité envers les chiens en dehors du foyer, par rapport au fait de provenir d’un éleveur.
Les expériences négatives survenant avec les jeunes chiots en public peuvent les prédisposer à une agression ultérieure. En outre, l’exposition précoce des chiots dans des lieux publics n’est pas corrélée à une réduction des risques d’agression entre chiens chez les chiens adultes. Évidemment, on peut penser que les chiots dont on parle n’ont pas eu des rencontres dans un cadre calme avec des chiens bien codés. Mais il est important de rappeler que même si la socialisation est importante il n’est pas nécessaire de la précipiter et que ça peut avoir des conséquences négatives sur le comportement de votre chien.
Bien que la plupart des cas d’agression soient traités après l’âge d’un an, des signes précurseurs d’agression potentielle peuvent être détectés chez les chiots. Ces signes peuvent inclure une peur excessive lors de la première rencontre avec des chiens non familiers.
La restriction de l’exposition sociale du chiot était fortement associée à l’agressivité plus tard dans la vie (alors que l’exposition sociale elle-même ne l’était pas). La restriction de l’exposition sociale peut avoir été plus répandue dans le groupe de chiens agressifs parce qu’elle a été imposée par les propriétaires en réponse à des signes précoces de peur (ou d’agression) autour de chiens non familiers.

Références

Casey, R. A., Loftus, B., Bolster, C., Richards, G. J., & Blackwell, E.-J. (2013). Inter-dog aggression in a UK owner survey : Prevalence, co-occurrence in different contexts and risk factors. Veterinary Record, 172(5), 127‑127.

Montrose, V. T., Squibb, K., Hazel, S., Kogan, L. R., & Oxley, J. A. (2020). Dog bites dog : The use of news media articles to investigate dog-on-dog aggression. Journal of Veterinary Behavior, 40, 7‑15.

Notari, L., Cannas, S., Di Sotto, Y. A., & Palestrini, C. (2020). A Retrospective Analysis of Dog–Dog and Dog–Human Cases of Aggression in Northern Italy. Animals, 10(9), 1662.

Wormald, D., Lawrence, A. J., Carter, G., & Fisher, A. D. (2016). Analysis of correlations between early social exposure and reported aggression in the dog. Journal of Veterinary Behavior, 15, 31‑36. https://doi.org/10.1016/j.jveb.2016.08.071